Grâce à l’aide ménagère qu’Adèle lui apporte, ma mère peut rester chez elle et continuer à vivre dans son quartier.
Quatre conseils pour un partenariat vivant
Didier Bert
La Presse
Le franchiseur et le franchisé ne peuvent pas se limiter à une relation de client à fournisseur. Au quotidien, les deux parties doivent apprendre à travailler main dans la main. Cet apprentissage passe par le respect du rôle de chacun, mais aussi par la capacité à écouter son partenaire.
Respecter l’expertise du franchiseur
Le franchisé doit suivre scrupuleusement la méthode du franchiseur. «L’entrepreneur achète une recette existante», illustre Julie Bergevin, vice-présidente de Groupe Adèle, un franchiseur en entretien ménager qui compte plus d’une centaine de franchises au Québec. L’entreprise sera prochainement intronisée au temple de la renommée du Conseil québécois de la franchise.
«Si l’entrepreneur veut changer la recette, il perd l’essence de ce qu’il a acheté. Plus un franchisé applique la recette à la lettre, plus il a de succès», ajoute-t-elle.
«Un bon franchisé devient souvent un multifranchisé, précise Gaétan Migneault, président de Groupe Adèle. Il a vraiment compris le bénéfice d’avoir une bonne recette et de savoir lui-même l’appliquer.»
En respectant la méthode du réseau, le propriétaire de la franchise s’assure une meilleure valeur de revente, le moment venu. «Il est facile de revendre nos commerces, car l’acheteur sait ce qu’il achète, soutient M. Migneault. Chez McDonald, on ne se demande pas qui cuisine. Le client peut changer de franchisé sans s’en rendre compte.»
Rester dans son rôle de franchisé
Au début du partenariat, l’acquéreur de la franchise doit mettre son esprit créatif de côté. Certes, il possède un esprit entrepreneurial suffisamment développé pour se lancer en affaires, mais sa créativité ne doit pas l’inciter à réinventer la roue. Avant lui, «le franchiseur a déjà fait des essais et des erreurs, et il a atteint le sommet de la courbe de développement maximal», explique Mme Bergevin.
C’est une fois que le franchisé est parvenu à maîtriser la méthode standard du réseau qu’il peut suggérer des innovations. «Le Big Mac a été apporté par un franchisé de MacDonald’s», rappelle Gaétan Migneault. La bannière américaine est le premier réseau de franchises du monde. «Le franchiseur doit savoir maintenir le cap tout en l’adaptant pour être au goût du jour.»
Chaque mois, Groupe Adèle reçoit des suggestions de ses franchisés. Le franchiseur passe les meilleures idées à un banc d’essai, mais toutes ne sont pas retenues. «Le franchiseur doit faire preuve d’écoute, et le franchisé doit être compréhensif, note M. Migneault.
Ce défi est doublement important dans un réseau de franchises. Dans une entreprise classique, le conseil d’administration décide pour tous. Au sein d’une franchise, on ajoute un niveau de décision qui est le franchiseur.»
Demeurer un chef de file
Au moment de lancer des franchises, la bannière s’appuie sur un savoir-faire éprouvé. Mais le franchiseur doit être capable de conserver son avance sur ses compétiteurs. «Beaucoup de franchises ont disparu parce que le franchiseur n’est pas resté le meilleur dans son expertise, observe Gaétan Migneault. Il faut travailler, réaliser des bancs d’essai, ne pas lancer de nouvelles choses sans une bonne étude d’impact.»
Ce travail du franchiseur ne s’arrête pas aux campagnes de marketing. «Le franchiseur nous propose des changements dans la configuration des cuisines pour servir nos clients plus rapidement», illustre Benoit Villeneuve, copropriétaire avec sa conjointe des franchises de deux rôtisseries St-Hubert à Longueuil (Roland-Therrien et Place Longueuil). Entré en 1995 comme plongeur, M. Villeneuve a gravi tous les échelons de la bannière St-Hubert.
Être présent aux côtés du franchisé
En achetant une franchise, le propriétaire acquiert aussi un soutien. Au quotidien, le franchiseur doit transformer ce mot en actions. «Dans cette période de pénurie de main-d’oeuvre, le service des ressources humaines réfléchit à la manière d’attirer des jeunes, dit M. Villeneuve. Ce n’est pas moi qui fais ce travail, mais c’est moi qui vais en bénéficier.»
Il arrive que le franchisé demande une réponse en urgence à son réseau. La réactivité est alors appréciée pour surmonter les difficultés les plus concrètes. «Pendant les Fêtes, nous avons eu des problèmes de ventilation», raconte Benoit Villeneuve. St-Hubert lui a aussitôt envoyé des noms d’entreprises ouvertes durant le congé, capables de dépanner son établissement. «S’il m’arrive un pépin, j’envoie un texto et j’obtiens une réponse immédiatement», souligne M. Villeneuve.